Comment prévenir les dégâts d’eau dans votre grenier

Ces dernières années, les codes du bâtiment canadiens ont beaucoup mis l’accent sur l’efficacité énergétique. Dans la construction résidentielle, il est possible d’économiser beaucoup d’énergie en améliorant l’isolation de la maison pour minimiser le transfert de chaleur avec le milieu extérieur. Pendant les mois les plus frileux de l’année, cela se traduit par des combles plus froids que ceux que l’on trouvait traditionnellement dans les maisons plus anciennes, car il y a moins de pertes de chaleur par rayonnement dans les greniers. Cependant, s’il y a une fuite importante d’air chaud chargé d’humidité de l’intérieur de l’espace climatisé vers le grenier, il est fort probable que cet air se condense sous forme de givre sur toute surface froide pendant les mois d’hiver. Ce phénomène peut devenir gênant en cas d’augmentation soudaine de la température de l’air ambiant ou du rayonnement solaire, car ces surfaces auparavant froides se réchauffent et commencent à transformer le givre en eau liquide, qui tombe en « pluie » sur l’isolant. Bien que de petites quantités de givre à l’intérieur des combles soient normales et ne causent généralement pas de problème, ce phénomène de « pluie de grenier » peut entraîner de nombreuses complications et peut être symptomatique d’un autre problème plus grave.

En construction résidentielle, on utilise généralement une feuille de polyéthylène de 0,15 mm comme pare-air et pare-vapeur entre l’espace climatisé et le grenier non climatisé. Comme le présent bulletin traite de l’eau qui pénètre dans le grenier, le terme « pare-air » sera utilisé pour décrire ce point de transition entre les deux espaces.


Causes

L’eau peut pénétrer dans votre grenier lorsque de la glace/du givre accumulé fond rapidement. L’hiver, ce givre commence à s’accumuler lorsque trop d’humidité pénètre dans les greniers mal protégés. En général, l’excès d’humidité se produit dans cette zone pour les raisons suivantes :

• La présence de trous et de discontinuités dans le pare-air entre les espaces climatisés et non climatisés.
• Une différence de pression positive entre l’espace climatisé et l’espace non climatisé.

Les nouvelles constructions résidentielles exigent une enveloppe de bâtiment beaucoup plus étanche et utilisent des chaudières à combustion étanches qui nécessitent des prises d’air frais pour ventiler la maison. Cela crée une légère pression positive chaque fois que la chaudière est en marche. Cette pression positive peut forcer l’air chargé d’humidité de l’espace intérieur climatisé vers le grenier froid par n’importe quelle ouverture dans l’enveloppe du bâtiment. Plus il y a de brèches ou de trous dans les combles non climatisés, plus il y a d’humidité qui peut se condenser sous forme de givre pendant les périodes les plus froides de l’année.

Il existe deux types de dégâts d’eau dans les greniers : localisé et généralisé. Les dégâts localisés sont attribuables à des trous ou des pénétrations plus importants dans les combles, ou bien à des bouches d’évacuation, des trappes d’accès et des chapeaux en polyéthylène à l’emplacement des appareils sanitaires qui ne sont pas étanches. Les dégâts généralisés se produisent généralement dans l’ensemble du grenier et peuvent être exacerbés par des niveaux d’humidité élevés à l’intérieur de la maison.

Le phénomène de « pluie de grenier » n’était pas communément observé dans les maisons plus anciennes généralement construites avec des chaudières à évent en B qui créaient une pression négative dans la maison lorsqu’elles se mettaient en marche, attirant ainsi l’air plus frais et plus sec dans la maison, ce qui permettait d’assécher le grenier.

Prévention

Bien qu’il soit impossible d’empêcher totalement l’accumulation de givre dans les greniers, il est possible d’en contrôler la gravité. Le moyen le plus simple et le plus économique est de limiter les trous et les discontinuités dans le pare-air entre l’espace climatisé et le grenier au moment de la construction. Pour ce faire, les points suivants sont importants :

• Un support adéquat doit être installé à tous les joints du pare-air, aux chapeaux en polyéthylène et aux boîtiers des bouches d’extraction, ce qui créera un joint de compression lors de l’installation des cloisons sèches.
• Les joints du pare-air et les jonctions entre le pare-air et les chapeaux en polyéthylène/les boîtiers des bouches d’extraction doivent être scellés à l’aide d’un scellant acoustique. Les rubans de construction ne sont pas adéquats et sont voués à l’échec.
• Toutes les pénétrations électriques à travers les plaques supérieures et les chapeaux en polyéthylène doivent être scellées à l’aide d’un produit d’étanchéité approprié tel que de la mousse pulvérisée. Le scellant acoustique n’est pas recommandé dans ces cas, car le produit n’est pas durcissant et peut ne pas maintenir l’étanchéité au fil du temps.
• Les raccordements entre les conduites et les bottes de toit doivent être correctement scellés dans le grenier.
• La trappe d’accès au grenier doit être correctement construite, isolée et scellée.
• Les trappes d’accès préfabriquées sont préférables, car elles sont munies de serrures à came qui assurent une compression uniforme du joint et réduisent considérablement les fuites d’air.

En demandant à la ou au propriétaire de faire fonctionner le ventilateur pendant les mois les plus froids, on réduit les risques de dégâts d’eau dans les greniers, car ce dernier égalise la pression entre l’extérieur et l’intérieur de la maison. Malheureusement, cette solution n’est pas très rentable. Un moyen plus simple et plus économique consiste à installer un système de ventilation à récupération de chaleur/récupération d’énergie (VRC/VRE). Ces dispositifs égalisent les pressions et améliorent la qualité de l’air intérieur.

Il est important de noter que les dégâts d’eau qui surviennent dans les greniers ne sont pas dus à un manque de bouches d’aération du toit. En ajouter n’aidera pas à prévenir ce problème; l’aération prescrite dans les codes du bâtiment s’est avérée adéquate et l’ajout d’une aération supplémentaire ne fera qu’aggraver le problème.